Les soirées techno dans le viseur de l’AFEDD


Il y a deux semaines le collectif Submarine avait prévu d’organiser une soirée techno du côté de Lorient. Il faut dire que Submarine se bouge et programme d’excellentes line up. La soirée s’annonçait donc prometteuse. La fête a finalement été annulée pour “raisons de sécurité”. En creusant davantage, on s’aperçoit que le lobbying des discothèques des alentours en est pour quelque chose. Le succès soudain des soirées techno n’est pas du goût de tout le monde. Nous ne trancherons pas le débat ici. Voici un bref résumé de la situation. 

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Le collectif a répondu à l’annulation de la soirée via leur page Facebook. Ils sont quelque peu résignés mais pas abattus. La 6e soirée devait avoir lieu dans l’ancienne base sous-marine de Lorient. Les soirées ont lieu sur Les terrasses du Celtic à Lorient. Deux jours avant la date fatidique, la mairie a dénoncé un problème de mise aux normes du lieu afin d’accueillir un événement de ce genre. Les organisateurs avaient 45 jours pour effectuer la mise aux normes en suivant un cahier des charges imposé par la mairie. Le délai étant impossible à respecter, Submarine a été contraint d’annuler la soirée.

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Le point de vue de l’AFEDD

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Les organisateurs ne sont pas dupes. D’autres acteurs ont fait pression pour annuler la soirée. Depuis plusieurs mois, deux syndicats de professionnels de la nuit se plaignent d’associations comme Submarine.

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S’estimant victimes de concurrence déloyale, les patrons de discothèque s’organisent face à la multiplication de « discothèques illicites et déguisées » en free-party ou encore d’événements musicaux improvisés dans les arrières-salles des bars. L’Association française des exploitants de discothèques et de dancings (AFEDD) a déjà à son actif plusieurs annulations de soirée dans le Finistère (Quimper, Plomelin) et dans le Morbihan (Lorient). Après le Finistère, l’AFEDD vient d’élire, aujourd’hui, son représentant morbihannais, Eric Moro, du Paradiso à Quéven. Le point avec Philippe Garcia, le délégué général de l’Afedd. Les images de Régis Nescop.

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Deux semaines plus tard, l’AFEDD va plus loin et déclare à Ouest-France : « En effet, nous avons mis tout en oeuvre pour que cette soirée n’ait pas lieu. […] Dès l’instant où ils ont une billetterie, de la vente d’alcool et qu’ils font danser les gens, ils doivent être inscrits au registre du commerce en tant que discothèques.[…] Ils nous font un procès en ringardise, mais on voit exploser ces soirées et, pendant ce temps, on coule. »

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La réponse de Submarine

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Dans le magazine Trax,  Luc de Submarine dit que son collectif réfute toute concurrence déloyale : “Cela fait un moment déjà que certains exploitants des discothèques du coin font du lobbying auprès de la ville. Selon eux, on empiète sur leurs plates-bandes. Seulement, je ne pense pas qu’on joue dans la même cour : on est une bande de passionnés bénévoles qui organisons une soirée par mois. Les recettes sont directement réinvesties dans nos soirées, ça sert à faire venir à Lorient des artistes qu’on aime et à couvrir les autres frais. Eux ne dépensent rien dans leurs line-up, font venir Julien des Marseillais dans leur établissement… Et surtout, ils gagnent leur vie avec cette activité. Pas nous, loin de là.”  La perte est sévère. Les organisateurs l’estime à environ 3 800€.

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© Submarine

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L’association qui fonctionne par nature grâce aux bénévoles se démène pour organiser des soirées afin de faire bouger les lorientais. L’offre n’est pas abondante dans le secteur. Les villes comme Brest ou Rennes attirent davantage.  Les terrasses du Celtic sont le spot parfait grâce notamment à la vue sur le port de Lorient. Les grosses line up des soirées Submarine font que les soirées sont la plupart du temps complètes. La demande est forte, poussée par l’envie d’apprécier du bon son. Beaucoup de personnes ne vont plus en discothèque à cause du prix (entrée, conso…), c’est un fait. Mais il ne faut pas négliger la désertification d’une clientèle désireuse de sons plus pointus. La logique commerciale des discothèques pousse certains à se tourner vers ses soirées techno qui ont néanmoins toujours existé.

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